Saint-Jean Bien-Être

Journée des marcheurs du 12 avril 2018 au château de Villesavin

Ce matin du 12 avril, vers sept heures trente, il règne sur le parking de Montission une effervescence tout à fait inhabituelle : cent cinquante-six personnes sont rassemblées, ça crie, ça s’interpelle, ça se bouscule, une voix de stentor retentit à intervalles réguliers depuis le mégaphone : « est-ce que tous les chauffeurs ont ce papier ? » C’est que c’est le jour J, celui qui ne revient qu’une fois par an : la fameuse « journée des marcheurs ».
Cette année, c’est le château de Villesavin, la « cabane de chantier » de Jean Le Breton, le superviseur de la construction de Chambord, qui a été choisi comme destination. A peine arrivés, nos randonneurs s’élancent à l’assaut des chemins forestiers, encadrés par les responsables de la section « marche », reconnaissables à leurs éclatants gilets jaunes. Ils empruntent d’abord un sentier étroit et assez humide, avec deux passages un peu difficiles (mais les gilets jaunes sont là pour aider) et débouchent bientôt sur une large allée forestière, facile à parcourir et, si les arbres sont encore dépourvus de feuilles, les coucous qui foisonnent sur les bords peuvent nous laisser espérer la venue toute prochaine du printemps. Les prévisions météo pessimistes se révèlent encore une fois (et heureusement) fausses : il ne pleut pas et la température est très douce et chacun de penser que cette balade dans les bois est très agréable. Mais, horaire oblige, après deux heures de marche, c’est le retour au château.
Tous sont plus affamés les uns que les autres et se dirigent vers l’orangerie où des tables ont été préparées durant la matinée (merci à ceux qui se sont sacrifiés pour ce faire); chacun sort ses provisions, qu’il a prévues généreuses, ce qui permet d’en offrir aux voisins de table; inutile de préciser que les quantités de nourriture préconisées par la faculté sont largement dépassées. Le repas terminé, les adeptes de la danse en ligne ne résistent pas à l’envie de monter sur la scène pour nous offrir une fort sympathique petite démonstration.
Mais c’est maintenant l’heure des visites. D’abord le château dont la partie centrale abrite deux pièces qui au cours des siècles ont changé d’affectation, mais qui recèlent moult meubles et objets anciens des XVIIème et XVIIIème siècles de la plus belle facture. Nous passons ensuite aux cuisines qui datent du XVIème siècle : la première, la rôtisserie, est pourvue d’une gigantesque cheminée permettant de rôtir moutons et sangliers avec des systèmes de broches très ingénieusement agencés. Dans la pâtisserie, destinée à la fabrication des gâteaux mais aussi des terrines, on peut admirer un tout petit four à bois. Les deux pièces renferment aussi une imposante collection de casseroles et marmites en cuivre, ainsi que de nombreux objets en étain qui ne manquent pas d’éveiller un soupçon de nostalgie chez quelques-uns.
Puis, dans les communs, chacun peut admirer une importante collection de voitures à cheval : un break de chasse, le « petit duc », le tonneau, la victoria et beaucoup d’autres, mais aussi des voitures d’enfants et même un tricycle tandem, ainsi qu’une insolite grue à orangers datant du XIXème siècle.
Enfin, après un passage dans la chapelle ornée de somptueuses peintures murales récemment restaurées, vient l’heure de se rendre dans le musée du mariage : celui-ci, qui renferme plus de mille cinq cents objets, notamment quelque trois cent cinquante globes de mariée, de la vaisselle spécialement destinée au grand jour, des boîtes d’échantillons d’accessoires destinés à la fabrication de la robe de la jeune femme, des pots-de-chambre destinés à la « rôtie » et une multitudes d’autres merveilles, présente des scènes grandeur nature : habillage de la future épouse, signature du contrat, cérémonie religieuse……..C’est une exposition absolument fascinante devant laquelle on pourrait passer des heures !
Pour terminer, il ne reste plus qu’à faire un petit tour au colombier datant du XVIème siècle et admirablement conservé ; doté d’une haute échelle tournante, il ne renferme pas moins de mille cinq cents alvéoles !
Et voilà que cette très belle journée s’achève et je crois ne pas pouvoir poser ma plume sans remercier tous ceux qui se sont investis dans la préparation et l’organisation de la sortie ainsi que Monsieur et Madame de Sparre, les propriétaires du château, qui ont fait preuve d’une amabilité et d’une disponibilité rares.
A l’année prochaine !

Texte de Françoise Giffaut
Photos d’Alain Boulanger, Jean-Pierre Bouin, Annick Foucher et Françoise Giffaut.

Montage vidéo de P. CHAMBEROT

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