Séjour des marcheurs à Barbaste du 17 au 23 septembre 2023
Séjour des marcheurs à Barbaste du 17 au 23 septembre 2023
C’est en Gascogne, très précisément à Barbaste, Lot-et-Garonne, que soixante-neuf marcheurs de Saint-Jean Bien-Être s’étaient donné rendez-vous ce dix-sept septembre au soir. Dès leur arrivée, tous furent séduits par le calme et la quiétude qui émanent du Relais du Moulin Neuf, leur lieu de villégiature, même si à l’heure de l’apéro un formidable orage éclata, déversant des torrents de pluie sur le site. Très impressionnant ! Heureusement, ce ne fut que passager, et le lendemain matin, le soleil inondait de nouveau le paysage, donnant des ailes à ceux qui, depuis la veille, avaient des fourmis dans les jambes.
Nos randonneurs se divisèrent en trois groupes : les Lièvres, les plus intrépides, les Lapins, les plus réalistes, et les plus modestes, les Tortues. Pour dompter tout ce petit monde, on avait prévu quatre accompagnateurs, tous plus sympathiques les uns que les autres : il y avait Nicolas, l’aimable petit jeunot, qui aurait pu être le petit-fils de beaucoup d’entre nous, l’inimitable Jean-Jacques , un conteur hors du commun, dont la formule fétiche est « ça calme, hein ? », et puis Chouchou, aux explications précises et détaillées, et enfin celle qu’on n’a vue que les deux derniers jours : Bénédicte, la spécialiste du patrimoine local qui, en outre, ne se fait pas prier pour nous régaler dans les églises de ses talents de chanteuse.
Lundi, mardi, jeudi et vendredi (le mercredi étant journée libre), ce furent des balades dans la campagne environnante, vingt kilomètres par jour environ pour les Lièvres, une quinzaine pour les Lapins et huit à dix pour les Tortues. A noter qu’au cours du séjour, certains Lièvres n’ont pu résister à la tentation de se transformer en Lapins, et certains Lapins à se métamorphoser en Tortues. « Ça calme ! », comme dirait Jean-Jacques. A plusieurs reprises, après avoir soufflé et sué pour venir à bout d’un « rapaillot », on put apercevoir dans le lointain la chaîne des Pyrénées. Il y eut aussi des palombières et nos randonneurs eurent droit à une magistrale leçon sur la chasse à la palombe. Plus tard, on expliqua, car on s’aperçut très vite qu’on avait à faire à une bande d’ignorants, la différence entre « chênaie » et « chêneraie ». Tout cela se déroula sous le beau temps les deux premiers jours, sous une pluie intermittente les deux derniers, ce qui fut très dommageable pour les chaussures qui se retrouvèrent embourbées par une boue dite « amoureuse », c’est à dire, vous l’aurez compris, dont il est difficile de se débarrasser. Heureusement que le Relais du Moulin Neuf, dont l’esprit pratique des dirigeants n’est plus à démontrer, est équipé d’un somptueux rince-godasses !
Mais attention, si nos marcheurs ont parcouru pas mal de kilomètres, ils n’ont pas pour autant négligé la visite du très riche patrimoine que possède la région : le Moulin des Tours à Barbaste, Nérac, avec sa vieille ville et son parc de la Garenne, Mézin, la médiévale, Fourcès, une bastide ronde d’où se dégage une atmosphère enchanteresse, Poudenas qui s’étend langoureusement au bord de la Gélise, la bastide de Vianne, mais aussi Larressingle et Condom avec sa célèbre cathédrale Saint-Pierre et le non moins célèbre ensemble sculptural représentant les trois mousquetaires (plus, évidemment, d’Artagnan). Par deux fois, à l’occasion de la visite d’une église et à l’étonnement admiratif des visiteurs étrangers à l’association, quelques-uns des nôtres ne résistèrent pas au plaisir d’entonner qui un air de gospel, qui un chant religieux, exercice dont ils s’acquittèrent brillamment pour le plus grand plaisir de tous. Merci à Daniel, Josette, Josiane, Patrick et Bénédicte pour ces moments de pur bonheur.
On ne vous fera pas l’injure de penser que vous ignorez que Barbaste est située dans le Lot-et-Garonne, aux confins du Gers, une terre de gourmandise s’il en est : évidemment ceux qui étaient partis avec l’intention de se mettre au régime avaient tout faux. Les repas du centre étaient copieux et excellents, et par trois fois, le midi, nous avons eu droit à des repas d’exception, tous pantagruéliques : d’abord à la ferme de Gagnet, grosse productrice de foie gras, cous farcis, cassoulet, pâtés, rillettes, puis chez un pruniculteur qui expliqua, photos à l’appui, le processus de fabrication des pruneaux et proposa à la vente toutes sortes de préparations, toutes plus alléchantes les unes que les autres, et enfin, dans une pittoresque auberge gasconne à Larressingle. A nous le foie gras, le hachis parmentier gascon, le cassoulet, la poule au pot farcie, à nous le floc et l’Armagnac ! Certes, cette abondance de biens a un peu plombé notre moyenne au niveau de la marche car on peut dire, comme dirait Jean-Jacques, « ça calme ! », mais il eût été dommage de ne pas profiter de l’occasion !
Arriva le dernier soir ; nos hôtes du Moulin Neuf avaient eu la délicatesse de nous préparer un prestigieux et savoureux dîner avec foie gras, magret de canard, omelette genre norvégienne…..au cours duquel ils remirent aux responsables deux grosses bouteilles de vin destinées à être servies lors de notre soirée photos. Un grand merci à eux ! Et ce soir-là, après la soirée diaporama du dimanche, la soirée dansante du mardi, la soirée folklorique du jeudi, ce fut l’apothéose avec la soirée théâtre animée par un Jean-Jacques déchaîné et survolté, qui n’avait pas hésité à faire appel aux plus talentueux de nos marcheurs lesquels, bien que quelquefois gagnés par le fou rire, lui donnèrent la réplique avec brio.
Voilà, c’était fini et le samedi matin, il fallut boucler les bagages et reprendre la route. Comme dirait l’autre « ça calme ! »
Texte de Françoise Giffaut
Photos de Denys Pelletier et Françoise Giffaut (76 photos)