Séjour des marcheurs à Terrou, dans le Lot, 19 au 25 septembre 2021
Il était une fois un petit village du Quercy qui, comme tant d’autres en France, mourait à petit feu, voyant le nombre de ses habitants diminuer de jour en jour ; c’est alors que quelqu’un eut une idée géniale : faire du cœur du village, composé de beaux bâtiments en pierre du pays, un centre de vacances. Et c’est cet endroit, géré par Cap France, qu’a choisi Saint-Jean Bien-Être cette année pour sa traditionnelle semaine de randonnée de septembre.
A leur arrivée, les cinquante-sept participants sont dirigés vers leur logis respectifs, disséminés autour de la place de l’église ; les uns, ceux qu’on a jugés les plus ignorants sans doute, sont logés dans l’école, les plus gourmands dans la boulangerie, les plus mal chaussés dans la cordonnerie, et les autres dans la grange. Chaque bâtiment, chaque chambre, est doté d’une décoration en rapport avec son ancienne fonction.
Le matin du 20 septembre, nous constatons avec inquiétude que la météo n’est pas des plus amicales ; néanmoins, nous nous dirigeons vers Carennac où les trois groupes que nous avons constitués ( les petits pieds, les moyens pieds et les grands pieds) sont placés sous la conduite de trois charmants jeunes gens : Aurélien, Kilien et Benoît, et les hostilités commencent : sur un chemin montant, gadouilleux, malaisé et de tous les côtés aux averses exposé, nous entamons une périlleuse ascension ; heureusement, au plus fort du déluge, nous trouvons refuge pour quelques minutes dans deux vieilles granges désaffectées. La descente qui s’ensuit n’est pas moins éprouvante mais enfin, vers midi, nous arrivons au bout de nos peines et un bon pique-nique nous attend à Carennac, dans une salle couverte, nous voici enfin au sec ! L’après-midi est consacré à la visite de la ville, située sur les bords de la Dordogne, très pittoresque avec ses solides maisons à génoise et le remarquable cloître de l’église saint-Pierre.
Le lendemain matin, il semblerait que le ciel ait eu pitié de nous, car c’est dans un brouillard annonciateur de beau temps que nous démarrons notre randonnée autour du lac de Tolerme et c’est sous un soleil bienvenu que nous accomplissons notre périple, dans la joie et la bonne humeur. Surprise au détour d’un chemin : nous faisons la rencontre de Georges. Georges est un vieil agriculteur qui, avec son chien Bruno, vit en ermite dans une maison complètement isolée dont il ne sort que rarement pour aller faire quelques courses avec sa vieille Clio. Il n’a même pas la télévision, son unique distraction est le passage des randonneurs avec qui il se plaît à tailler une petite bavette….Nous continuons notre bonhomme de chemin, nous arrêtant ici devant un four à pain, là devant une maison décorée de vieilles espadrilles (!) et retrouvons notre point de départ, puis, après un repas bien mérité, nous partons vers Figeac pour une visite guidée du plus haut intérêt : le moyen-âge y a laissé de superbes maisons et quelques somptueux palais, mais surtout, Figeac est la patrie de Champollion, et on peut y voir une immense dalle de granit noir portant des hiéroglyphes, elle représente la pierre de Rosette, laquelle permit à l’éminent égyptologue de décrypter l’écriture des pharaons.
Traditionnellement, la troisième journée de notre séjour est libre, chacun fait ce qu’il veut ; une marche nocturne est cependant proposée en soirée, une trentaine de courageux y participent.
Le jeudi, c’est le grand jour pour les plus gourmands d’entre nous : après une petite randonnée et la visite de Saint-Céré où nous nous familiarisons notamment avec un antique moulin à huile de noix qui fonctionne encore de manière artisanale, c’est le tant attendu repas gastronomique où sont mis à l’honneur les produits du terroir, notamment le canard, la noix et le Rocamadour, le tout arrosé de Gaillac, sans oublier, pour terminer, le petit verre de prune.
Ensuite, pour les plus courageux, et il y en a beaucoup, une petite marche de sept kilomètres est proposée dans les environs du village.
Arrive le vendredi : il s’agit de terminer en beauté. Nous partons de l’Hospitalet pour une nouvelle matinée d’efforts. Le groupe des petits pieds, sous la houlette de Carole, une petite nouvelle que nous n’avions pas encore vue, se consacre à la visite d’anciens moulins abandonnés, mais grand Dieu, cela se mérite, car le parcours est souvent chaotique et acrobatique et, sans la solidarité qui est de mise dans l’association, certains y seraient encore ! En chemin, nous faisons la rencontre de plusieurs pèlerins, car nous sommes sur un des itinéraires qui mènent à St-Jacques-de-Compostelle et tout près de Rocamadour. C’est d’ailleurs là qu’après un très agréable pique-nique, nous nous dirigeons, afin de terminer la journée par la visite du centre religieux et notamment de la chapelle Notre-Dame, avec sa vierge noire et les maquettes de bateaux qu’elle a sauvés du naufrage.
La dernière soirée commence par un pot offert par Saint-Jean Bien-Être ; c’est l’occasion de remercier chaleureusement nos quatre guides qui nous ont supportés sans broncher pendant quatre jours, qui ont animé les soirées, notamment la plus mémorable d’entre elles au cours de laquelle il a été procédé à l’élection fictive du maire de Terrou. Et bien sûr, nous ne manquons pas de remercier aussi les gens qui se sont distingués à la cuisine (car nous avons fort bien mangé), et aussi tous ceux qui, par leur travail, ont contribué à l’exceptionnelle réussite de ce séjour.
Rendez-vous l’année prochaine à Blainville -sur-Mer, dans le Cotentin.
Texte de Françoise Giffaut
Photos de Maryvonne Bitarelle, Thierry Tormo, Françoise et René Giffaut, Jean-Michel Bauerheim
Remarque : ajout de photos des Petits pieds et 3 petites vidéos dans le diaporama