Saint-Jean Bien-Être

Séjour-randonnée à Laguiole, 9 au 14 septembre 2019

Le 9 septembre au soir, il règne une agitation inhabituelle au centre de vacances « les Fleurs d’Aubrac » à Laguiole. C’est que viennent de débarquer les marcheurs de Saint-Jean Bien-Être pour leur traditionnel séjour-randonnée du mois de septembre. Il ne sont pas moins de quatre-vingts à avoir répondu à l’invitation de Denys Pelletier, responsable de la sortie.
Le mardi matin, les choses sérieuses commencent : nos adhérents se répartissent en quatre groupes selon leur niveau de compétences : il y a « les grands pieds », les as, les champions, les « moyens pieds », encore dignes d’estime, puis les « petits pieds » et les « plus petits pieds » qui constituent un groupe très modeste en nombre au départ, mais qui va progressivement s’étoffer, car il n’est pas si facile de crapahuter en montagne pour les Orléanais que nous sommes.
La journée est consacrée à la visite de Laguiole et de ses environs. Après nous avoir fait franchir le pont de Pigasse, les guides nous emmènent sur les hauteurs où nous faisons connaissance avec le fleuron de la région, l’orgueil des Aveyronnais, la très élégante vache Aubrac, un miracle de la création avec son pelage fauve, ses cornes bicolores (blanches auprès de la tête et noires à leur extrémité), ses cils et ses paupières noirs entourés de blanc, ce qui fait demander aux plus naïfs d’entre nous si elles sont passées chez la maquilleuse ce matin
La visite du village nous conduit jusqu’à l’église Saint-Matthieu et jusqu’au foirail où trône un formidable taureau de bronze aux mensurations impressionnantes : trois mètres sur un mètre quatre-vingts. Et nous ne pouvons qu’admirer les habitations aux solides murs de basalte et de granit et aux toits de lauzes. Les plus méritants d’entre nous se voient accorder la faveur de gravir la rue Bombecul, exercice des plus laborieux compte tenu de la raideur de la pente ; oh là là, que c’est harassant ! Les fessiers s’en souviendront sûrement ce soir !
Le lendemain, nous prenons la direction du village d’Aubrac et nous nous acheminons, à travers les prairies et au milieu des troupeaux, vers le buron de Camejane où nous attend un festin digne d’un roi : des saucisses de pays accompagnées d’un savoureux aligot préparé sous nos yeux. Et pour dessert, une délicieuse tarte aux myrtilles. On dirait qu’on a trouvé le paradis et c’est dur-dur de repartir; heureusement, le charme des paysages traversés prend le dessus et en bons citadins, nous nous attardons devant lézards, sauterelles et même un très sympathique crapaud que notre présence amicale ne semble pas le moins du monde perturber.
Avant de regagner notre maison mère, nous visitons Aubrac avec son église Notre-Dame des Pauvres et les ruines de son ancien hôpital monastique, la domerie, car le village est situé sur la via podiensis qui va vers Saint-Jacques -de-Compostelle.
Le jeudi, nous avons quartier libre et chacun passe la journée à sa guise, la plupart choisissant comme destination le village de Conques et sa célèbre abbatiale.
C’est une chaleur écrasante qui s’annonce le vendredi et si la matinée est consacrée à une randonnée autour d’Estaing, dont nous visitons l’église, nous nous contentons, après un pique-nique au bord du Lot à Espalion, des visites de la chapelle romane de Perse dominée par un clocher en peigne et dotée d’un remarquable tympan où est représenté le « pèsement » des âmes et du pittoresque village de Saint-Côme-d’Olt où nous sommes bien heureux de trouver un peu de fraîcheur à l’intérieur de la chapelle des Pénitents, célèbre pour son clocher flammé ou clocher tors ; nous regagnons ensuite nos foyers pour nous précipiter dans les eaux fraîches de la piscine.
Arrive déjà le dernier jour. On nous emmène, à travers des chemins pentus, vers la périphérie du village ; là nous visitons la coutellerie Honoré Durand où on nous explique les particularités du vrai couteau de Laguiole, démonstration à l’appui puisque nous voyons les artisans à l’œuvre, et où est installé un petit musée de la contrefaçon. Puis c’est la visite de la coopérative fromagère : on y assiste à la fabrication du fameux Laguiole, fromage au lait cru et entier.
L’après-midi, pas de quartier s’il vous plaît, et nous effectuons une très agréable randonnée le plus souvent ombragée qui nous mène jusqu’à un château du XIVème siècle très bien restauré, le château du Bousquet qui sera notre dernière destination. Frayeur pour le deuxième groupe : un individu mal embouché nous reproche d’avoir cueilli et mangé quelques mûres au bord de sa propriété. Nous allons en faire des gorges chaudes pendant le reste du trajet…..Les plus petits pieds se contentent, eux, de faire le tour du canyon de Bozouls.
Le dimanche matin, c’est encore l’effervescence qui règne, car c’est le départ. Tous garderont un excellent souvenir de ce séjour. Il convient de souligner l’excellence de l’accueil reçu, la qualité exceptionnelle de la nourriture, le plus souvent locale (un grand bravo à la cuisinière), la compétence des guides et l’intérêt des animations proposées le soir, que ce soit les soirées documentaires ou les soirées plus festives comme celles qui furent animées par un chansonnier ou un magicien. Ajoutons que la météo, si elle fut un peu capricieuse le premier jour, s’est montrée généreuse tout le reste du séjour et nous l’en remercions.
A l’année prochaine !

Texte de Françoise Giffaut
Photos (ainsi qu’une vidéo) de Maryvonne Bitarelle, Daniel Corjon, Denys Pelletier et Françoise Giffaut

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