Journée des marcheurs du 4 avril 2024
Journée champêtre et historique. Le printemps est pluvieux mais heureux.
Neuf heures et demie. Après un parcours humide en auto, la pluie s’arrête pour nous laisser le champ, ou le chant, libre. Deux heures de marche sur les sentiers de la forêt domaniale de Russy et la longue ligne droite appelée l’allée verte, tout cela après avoir traversé le parc du château de Beauregard. Rien à signaler, sinon la bonne humeur habituelle et les papotages bien caractéristiques de nos marches du lundi ou du jeudi. Tout va bien dans les rangs, la voix est claire et le pas ferme sur les chemins. Après deux heures de marche, repos…
Le repas tiré du sac a lieu dans les communs, et la cheminée de la grande salle est en pleine action. Dans cette belle ambiance saturée du son de nos belles voix, le repas s’effectue à travers de nombreux échanges sur les spécialités culinaires de chacun. Le record est, bien sûr, sur les pâtisseries, un vrai tournis de saveurs et de couleurs.
À 14 h, reçus par le propriétaire des lieux : le comte Guy du Pavillon, issu de la famille Gosselin, qui, pour l’occasion, sonne la cloche, et, après une photo de famille, nous partons avec lui et une autre guide pour la découverte de ce domaine.
D’abord, le château
Construit à la fin du 15e siècle, et utilisé par François Ier, il est acquis ensuite en 1543 par Jean du Thier, secrétaire du roi Henri II, ami des poètes Ronsard et du Bellay. L’acte d’achat est un parchemin qui fait 14 mètres de long. À l’époque, on écrivait pourtant serré…
Le château de Beauregard a une histoire singulière car il a abrité beaucoup de personnalités historiques : François Ier et Henri IV qui en avait fait un pavillon de chasse, Richelieu (1626) qui, ne se sentant pas en sécurité à Blois, est venu s’y réfugier avec sa compagnie de Mousquetaires, Louis XIV (1655), qui y est venu avec Mme de Montpensier (la grande Mademoiselle).
Nous passerons sur les différentes familles qui ont acheté et revendu le domaine, pour arriver à une même famille (famille Gosselin et ses descendants dont M. du Pavillon) qui possède le domaine depuis 1926. Beauregard est l’un des premiers châteaux classé « monument historique » en 1840.
Le château est composé principalement de :
• la galerie des Illustres initiée en 1617 par Paul Ardier, ministre des finances de Henri III, Henri IV, et Louis XIII qui déploie 327 portraits représentant les personnages clés de l’histoire de France et de l’Europe sur 3 siècles de politique et 15 rois successifs. Cette galerie est ornée de 5 500 carreaux de Delft sur le sol, avec 150 mètres carrés représentant une armée entière en ordre de marche. Le plafond est de couleur lapis lazuli, une merveille, toute l’histoire de l’Europe est sous nos yeux, y compris Soliman le magnifique, ça englobe large…
• la cuisine du XVIe siècle, avec sa batterie de 85 cuivres et ses cheminées d’origine.
• le cabinet des Grelots, magnifique cabinet de travail de Jean du Thier, réalisé par un ébéniste du roi Henri II, Scibec de Carpi. Plafond réalisé à l’italienne, peintures murales de l’époque. Des grelots partout, symbole du blason de Jean du Thier.
Ensuite le parc
Jardins des Portraits, allée des Prunus, sentier du Savoir, bosquets des petits enfants (chênes pour les garçons, charmes pour les filles), cèdres du Liban plantés en 1811-1813, grand étang, allée de Chambord (20 km en ligne droite), chapelle Beauregard, glacière du XVIIe siècle, verger des Écorces, tout cela nous ravit les yeux sur 70 hectares dont 40 hectares de jardin d’agrément.
En 1992, le parc, et surtout le jardins des Portraits, ont été réhabilités par Gilles Clément, architecte connu pour ses réalisations du parc André Citroën ou des jardins du Musée du quai Branly à Paris.
Remarquable, le jardin des Portraits, qui rassemble 12 parterres de fleurs associés chacun à une couleur, est un hommage à la galerie des Illustres et ses 327 portraits.
Dans le reste du parc, chênes, cèdres, écorces décoratives sont les éléments choisis pour accompagner plus de 400 espèces de plantes vivaces et d’arbustes. La rose de Beauregard, créée en 2000, y a toute sa place.
Après avoir joué au jeu de l’oie avec de multiples questions historiques, après avoir bien flâné dans les allées de ce parc magnifique, où nous avons pu noter le remarquable entretien des lieux, il est temps de rentrer à Saint-Jean-le-Blanc.
La journée fut joyeuse, agréable en bonne compagnie.
Bravo à toute l’équipe qui a organisé cette journée, toujours soucieuse de notre bien-être, de notre enrichissement culturel et du maintien de notre forme athlétique format SJBE.
Un grand merci pour toute votre attention et votre gentillesse !
Texte : Dominique Chevalier
Photos : Denys Pelletier, Alain Boulanger, Dominique Chevalier et Alain Charderon.