Saint-Jean Bien-Être

C’est jour de grande marche aujourd’hui, et nous sommes dix-neuf (plus deux) à prendre le départ au bord de l’étang du Puits, à Cerdon-du-Loiret.
Nous ne regrettons pas vraiment les grosses chaleurs de l’été, mais c’est avec un peu d’inquiétude que nous démarrons, car le ciel est plutôt menaçant et la pluie commence même à tomber, avec modération certes, mais quand même……, ce qui provoque un joli déploiement de capes et de parapluies multicolores, bien inutile car c’est une toute petite averse, qui se calme très vite et nous ne recevrons plus une goutte de toute la matinée.
Nous nous enfonçons dans la forêt et constatons que les fougères commencent à jaunir, on dirait que ça sent l’automne….Plus loin, des forestiers s’affairent et chargent des grumes sur un gros camion ; une délectable odeur de pin embaume les allées, ce qui nous fait dire que cela vaut la peine de slalomer entre les flaques d’eau, car à l’évidence, de fortes intempéries ont sévi ces derniers temps dans la région : nombreux sont les arbres déracinés, encore plus nombreux les arbres cassés qui entravent la route et que nous devons quelquefois enjamber, ce que nous faisons avec beaucoup d’élégance.
Nous longeons puis traversons une voie de chemin de fer désaffectée, nous suivons l’ancien canal de la Sauldre, empruntons le chemin de mémoire dont le nom nous intrigue jusqu’à ce que nous parvenions à la ferme de la Matelotte, autrefois annexe du camp de Beaune-la-Rolande : deux cent soixante-dix-sept hommes victimes de la rafle du 14 mai 1941 y ont séjourné, avant de finir pour la majorité assassinés à Auschwitz.
Encore quelques kilomètres et nous sommes presque de retour à notre point de départ, nous accélérons l’allure, car pour commencer cette nouvelle saison, nous avons prévu un pique-nique dans le local que les œuvres universitaires du Loiret ont gentiment mis à notre disposition. Il s’agit en fait d’un pique-nique « banquet » car nous commençons par une savoureuse sangria savamment concoctée par Alain et en fin de repas, les desserts inondent la table, tous plus alléchants les uns que les autres : flan, clafoutis, un cake au rhum « maison », une tarte au citron royale, enfin tout ce qu’il faut pour nous faire regagner les calories que nous avons laborieusement perdues dans la matinée !
Mais voici qu’il est quinze heures, chacun doit penser à regagner ses pénates (il y a peut-être des conjoints qui s’impatientent), nous nous quittons en nous promettant de nous retrouver pour la prochaine grande marche le

Rassemblement à 7 heures 15 à Montission

Texte de Françoise Giffaut

Photos d’Alain Charderon et Françoise Giffaut.