Saint-Jean Bien-Être

Séjour-randonnée à Blainville du 11 au 17 septembre 2022

7 septembre, dix-sept heures, hall du V.T.F. Le Sénéquet à Blainville-sur-Mer, dans le Cotentin : ça grouille, ça fourmille, ça discute : nos soixante-sept marcheurs de Saint-Jean Bien-Être viennent d’arriver pour leur traditionnelle semaine de randonnée du mois de septembre.
Une certaine inquiétude règne dans les rangs, il paraît que la météo s’annonce médiocre, voire pluvieuse à partir de mardi ; mais qu’importe ! « A cœur vaillant, rien d’impossible ».
Dès le lendemain matin, nous sommes répartis en trois groupes : les « grands pieds », les meilleurs marcheurs, les « moyens pieds », les plus nombreux et enfin les » petits pieds » dont l’effectif a toujours tendance à augmenter au cours du séjour.
Les deux premiers jours, nous explorons les environs immédiats de Blainville, arpentant l’estran jonché de débris de coquillages où, de temps à autre, nous nous émerveillons devant nos trouvailles : une méduse, des mues de crabe et même un drôle de petit truc que les plus savants d’entre nous identifient comme un œuf de raie. Pendant ce temps, la mer continue son va-et-vient, nous distinguons au loin les parcs à huîtres, les bouchots où s’accrochent des colonies de moules car nous sommes en zone d’ostréiculture et de mytiliculture ; au loin naviguent tranquillement les bulotiers, bateaux qui se consacrent à la pêche aux bulots. Parfois, nous abandonnons l’estran pour les dunes où, avec beaucoup de compétence, les guides nous donnent de précieux renseignements sur les plantes qui nous environnent : l’oyat (ammophila arenaria), la queue de lièvre (lagurus ovatus), la christe marine, appelée aussi fenouil marin ou céleri de mer. Nos pérégrinations nous amènent jusqu’à la petite station balnéaire de Gouville, fameuse pour ses alignements de cabanes de plage blanches aux toits multicolores, puis jusqu’à la baie de Saint-Germain-Sur-Ay et la pointe d’Agon. Mais comme nos guides savent qu’ »un jour l’ennui naquit de l’uniformité », ils nous emmènent aussi par des chemins creux jusqu’à Gratot où se côtoient église et château et où nous visitons l’ermitage de Saint-Gerbold ; le retour par la route nous permet de constater que Créances est bien la capitale de la carotte et du poireau. Pour ce qui est des « petits pieds », leur guide, qui a fort bien compris que ce n’étaient pas de grands sportifs mais qu’ils avaient un bon coup de fourchette, les emmène un après-midi à Porbail où ils s’essaient à cueillir sur les rochers des huîtres qu’ils dégustent au fur et à mesure, toutes fraîches. Leur seul regret, personne n’a pensé à apporter le petit vin blanc qui va avec !
Après la journée de relâche du mercredi que chacun a pu occuper à sa guise, arrive le jeudi : c’est un grand jour puisque nous nous rassemblons tous à Port-Racine, le plus petit port de France . nos groupes sont emmenés dans différentes directions pour explorer la Hague. Là, changement de décor, plus de grandes plages de sable fin mais des falaises, des escarpements, une côte rocheuse et difficile. Mais quel que soit l’itinéraire, nous sommes tous frappés par la beauté du paysage qui nous offre un merveilleux spectacle d’ombres et de lumières. Ceux qui empruntent le sentier de douaniers et vont jusqu’à Goury peinent un peu : il faut non seulement traverser de larges zones de galets mais aussi jouer les acrobates pour franchir des murets…D’autres empruntent des chemins escarpés, car il ne faut pas oublier que La Hague fait partie du massif armoricain. C’est aussi la terre natale du peintre Jean-François Millet et la patrie d’adoption de Jacques Prévert qui y termina sa vie et repose au cimetière d’Omonville-La-Petite en compagnie de sa femme et de sa fille.
Puis, pour finir, le dernier jour est consacré à une balade autour de Regnéville-sur-Mer, avec notamment la visite des très impressionnants fours à chaux du Rey qui datent du début du second empire et qui étaient destinés à l’amendement des terres agricoles. Ils ont pour voisin un ancien château médiéval qui présente un pan de mur inquiétant, qui nous semble même menaçant et qui sert de repaire à de nombreux pigeons qui nous observent avec curiosité. Ce jour-là, nos « grands pieds » décident de terminer en beauté et parcourent vingt-quatre kilomètres ! Bravo à eux, mais je ne dirai pas « même pas fatigués ! ».
Et vous savez quoi ? Malgré les funestes prophéties de nos férus de météorologie, il n’est pas tombé une seule goutte d’eau pendant le séjour et l’un d’entre nous, ne voulant pas avoir fait faire un voyage inutile à son parapluie qui est susceptible, s’en est même servi une fois comme d’un parasol !
C’est très satisfaits que nos marcheurs ont repris le chemin du retour après ce fabuleux séjour-découverte d’une magnifique région, souvent méconnue, où les possibilités de randonnée et les points d’intérêt sont beaucoup plus nombreux qu’on ne le croit. Et tout le monde se donne rendez-vous en septembre 2023 !

Texte de Françoise Giffaut

Photos de Maryvonne Bitarelle, Jean-Michel Bauerheim, Denys Pelletier, René et Françoise Giffaut.

Vidéos de Jean-Michel Bauerheim et d’Alain Boulanger

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